- Fabien -


On le sait tous, la cuisine indienne est depuis longtemps mondialement reconnue pour ses plats aux mille épices et ses saveurs venues d'ailleurs. En France, on ne cherche jamais très longtemps un restaurant quand une envie d'évasion gustative nous prend, et on en sort d'ailleurs rarement déçu. Ajoutez à cela des vendeurs ambulants à tous les coins de rue, des prix presque indécents, une présentation hasardeuse...et enfin quelques degrés de plus sur l'échelle de Scoville et vous voici transporté au beau milieu d'un repas, à coté d'un indien, en train de déguster un délicieux porota à 10 roupies (l'équivalent de 15 centimes d'euros) dans un "boui-boui" local.



Ne vous méprenez pas, le titre de cet article n'a aucune connotation négative. Il reflète simplement l'impressionnante armada de restaurants (et presque autant de plats) qui vous attend une fois le pied dehors. Les gourmands apprécieront...tout en faisant attention !


En effet, mieux vaut être un minimum regardant à l'arrivée, sous peine d'avoir quelques soucis d'indigestion ou autres problèmes intestinaux. En ce qui nous concerne, l'évolution culinaire a été plutôt progressive en commençant par un régime végétarien de quelques jours avant de dévorer un bon chicken butter (plat en sauce à base de poulet, exquis !)



Ah oui, car la gastronomie indienne est divisée en deux classes bien distinctes : la cuisine végétarienne dite veg et non végétarienne non veg. On trouve souvent ces deux inscriptions sur les devantures des restaurants. La cuisine végétarienne

étant environ 1 fois et demie moins chère que celle non végétarienne (et surtout, notre budget étant limité !), nous avons presque oublié le goût d'un bon rôti de boeuf en sauce, fondant dans la bouche...Et de ce fait, le score est sans appel : Thibaut 4 - Fabien 3,5. C'est le nombre de kilos que nous avons respectivement perdus après un mois de voyage. Changement de diète oblige !


Nous avons du également modifier nos petites habitudes au lever du lit. Finis le bol de céréales et les tartines de confiture à la framboise, place au sucré-salé-épicé ! Au menu, samosa accompagné d'un excellent lassi (à la banane, à la mangue, ou encore à la papaye...le choix est vaste).



On complète de temps en temps avec une petite part de gâteau qu'on trouve au coin d'une bakery. C'est pas la belle boulangerie française à la vitrine alléchante mais c'est quand même fait maison.



A Ooty, où l'on trouve du chocolat un peu partout, nous avons eu le droit à notre premier petit déj' uniquement sucré : pain au lait garni de morceaux de chocolat au riz soufflé et succulent milkshake à la banane. Ça met de bonne humeur dès le matin !


Hormis ces petits plaisirs exceptionnels, le plat de base reste sans aucun doute le riz, à tout moment de la journée. Il conditionne la vie de la majorité du peuple indien et accompagne tous les plats, qu'ils soient dry (sec) ou en sauce : thalis, pulao, biryiani, ghee, fried rice...Bref, si vous ne mangez pas de riz en Inde, c'est que vous n'êtes pas en Inde !



Bon d'accord, on peut aussi dénicher quelques plats tirés de la cuisine chinoise tels que des veg noodles ou autre gobi manchuryian (à base de chou-fleur fri), mais si c'est pour en manger tous les jours, autant prendre un aller direct pour la Chine.


L'indien consomme aussi du pain. Pas de baguette bien sur, mais différents types de galettes qui accompagnent le riz et les sauces. Naan, roti, chapati et porota sont les principales qu'on peut déguster dans la rue ou au resto. Contrairement à chez nous où le pain est gratuit au restaurant, ici vous paierez votre galette pour saucer, mais, en revanche, on vous servira à volonté de la sauce sans frais supplémentaires. Le monde à l'envers !


Je n'ai pas encore évoqué les prix mais vous vous en doutez, c'est parfois donné, sans jeu de mots. Évidemment, vous paierez plus cher si vous allez dans un hotel (souvent un faux ami pour restaurant) que dans la rue ou encore dans un "boui-boui" où sont à disposition deux tabourets en plastique et une table en bois pour accueillir les clients. Dans tous les cas, on dépense à peu près 1€ par personne pour chaque repas, boisson incluse !



En ce qui concerne la nourriture, l'Inde est sûrement le pays le moins cher des 13 pays que nous comptons traverser, alors les économies, c'est maintenant !


C'est bien bon tout ça, mais manger (d'autant plus épicé), ça donne soif ! "Regular water ?", C'est la question magique qui nous permet de vérifier que nos verres sont bien remplis d'eau potable. En général, il n'y a pas besoin de demander dans les restaurants. Par contre, dans la rue ou dans les endroits à la déco tout droit sortie d'un film d'horreur, on préfère entamer notre bouteille d'eau lorsque le doute nous habite.


Malgré les problèmes de pollution des sols et des nappes phréatiques, on trouve de l'eau en bouteille quasiment n'importe où, même dans dans des endroits un peu plus reculés. Il faut dire qu'avec 1,2 milliards d'habitants, les indiens et leurs petits commerces sont partout !



Cependant, l'eau en bouteille n'est que rarement minérale. Elle est juste potable, point. A part une ou deux marques assez répandues, appartenant à des grandes multinationales dont je ne citerai pas le nom, difficile de trouver des traces de sodium ou potassium.



Heureusement, il y a bien d'autres façons de se désaltérer en Inde et le thé en est l'exemple le plus probant. Le "chai", c'est la boisson nationale. Infusé avec du cardamome et servi avec une touche de lait (les Anglais sont passés par là), on en boit à toute heure de la journée. C'est servi très chaud alors, pour refroidir le tout, les indiens ont leur technique bien à eux qui consiste à transvaser le thé entre le verre et une petite coupelle plusieurs fois de suite. Et certains sont des maîtres en la matière !



Allez, c'est samedi soir, on se prépare. Ce soir, on a envie de se poser autour d'une bonne bière bien fraîche. Avec un peu de chance, on pourra découvrir comment les Indiens dansent le Bollywood. On sillonne alors la ville à la recherche d'un bar local. "You know where is bar ?", demande-t-on. L'anglais niveau CP, c'est ce qui marche le mieux pour se faire comprendre. "Bar ?!", s'exclame notre interlocuteur. Malgré sa surprise, il nous donne une adresse au coin de la rue où nous nous empressons de nous rendre.


Notre surprise est au moins égale à la sienne lorsque nous arrivons à destination. Un escalier étroit et mal éclairé nous mène à l'étage où une poignée d'hommes sont assis dans la pénombre en train de siroter un verre. Pas de musique, pas d'ambiance, juste une odeur d'alcool qui empeste. On se croirait dans un film.


Nous redescendons illico presto, contraints d'aller une fois de plus acheter quelques bières dans un "Wine shop", sorte de petit commerce vendant uniquement de l'alcool.



Outre les grosses métropoles comme Mumbai ou dans l'État de Goa, où boire un verre dans un bar à ambiance et sortir en boite ne présente aucune difficulté, cela s'avère très compliqué voire impossible dans le reste du pays.


Après une quarantaine de jours passés ici, la conclusion est simple : L'Inde est tout sauf un pays pour faire la fête comme on la connait. Alors patience !