- Fabien -


Nous pensions quitter Mumbai "la suffocante" pour enfin respirer un peu. Il n'en est rien. Au lieu de cela, nous retrouvons Aurangabad "l'irrespirable" (ou presque). On se croirait dans la trilogie Mad Max, tous les ingrédients y sont : climat désertique, innombrables motos, véhicules de transport hors-normes, animaux errants et...nuage de poussière - qui pousse même certains habitants à s'équiper de foulard.


Heureusement pour nous, les personnages de notre aventure furent bien plus sympathiques que ceux du film ! Contrairement à Mumbai où le train est de mise pour se rendre d'un point A à un point B, ici, le rickshaw est le moyen de transport idéal pour aller en ville. Il faut dire qu'en terme de population et de superficie, Aurangabad fait office de village reculé face à Mumbai. Alors, tous les matins et soirs pendant 3 jours (prescription pour backpakers), la bataille fait rage pour espérer se rapprocher d'un prix local. "Tu te rends compte qu'on vient de refuser un rickshaw pour 7 centimes d'euros !?", glisse l'un d'entre nous après une négociation acharnée. On se regarde, on délire. C'est bon signe, on s'adapte :)



Le problème, c'est qu'entre jouer les commerciaux le jour et les chasseurs de moustiques la nuit, il nous reste finalement peu d'énergie ! Dans ces moments-là, rien n'est plus agréable que de partir à la recherche de nouvelles saveurs tout en sachant à l'avance que ce sera délicieux : Mango lassi (jus de mangue mixé et yoghourt), burger végétarien, mais surtout...le thalis, un plat typique. Riz, pois chiches, lentilles, tofu, tomate, concombre, poivrons, courgettes, curry, cumin...impossible de dénombrer tous les condiments et épices dans notre plateau métallique.



Note à moi-même : La cuisine végétarienne version indienne commence sincèrement à m'intriguer (même si un steak frites ne serait pas de refus non plus !). Outre le repas qui est excellent, l'endroit en lui-même vaut largement le détour. La ribambelle de serveurs vient nous remplir l'assiette tour à tour (voir vidéo) par des gestes millimétrés. Chacun a sa spécialité...et son rang dans une hiérarchie bien visible : les hommes en chemise rayée préparent la table, servent l'eau et débarrassent, ceux en costume traditionnel orange servent à volonté le pain et les condiments (ou plutôt se jettent littéralement sur vous dès que le verre ou le plat est vide), et enfin les responsables en chemise blanche. Et en Inde, on ne rigole pas avec ça : pour l'anecdote, j'ai du intervenir auprès du manager pour ne pas qu'il passe un savon au serveur parce que j'avais refusé une sauce par erreur ! C'est également à Aurangabad que nous découvrons combien les indiens sont intrigués par les étrangers, même sur les sites touristiques ! On a du refaire quelques albums photos de famille, en particulier le blond aux yeux bleus du groupe, une vraie star de Bollywood !



Pour ma part, il parait, d'une source locale, que je me fondrais aisément dans la masse. Finalement, les choses ne sont pas si différentes... Malgré la fatigue, les enfants, plus curieux que les adultes, ont contribué à égayer encore plus notre fin de séjour après une petite pause détente dans un parc qui s'est conclue en partie de criquet.



- Thibaut -


Nous décidons donc de consacrer deux jours de visites aux célébrissimes grottes des environs, à savoir, Ajanta et Ellora (classées au patrimoine mondial de l'UNESCO). À chaque visite, le même schéma se répète : nous prenons un bus local, nous traversons une marée de vendeurs ambulants capables de parler toutes les langues imaginables, et cela rien que pour vous amadouer, et enfin nous payons 25 fois le prix d'un ticket Indian visitor, normal, nous sommes étrangers.



Et puis, on entre sur le site. Nous ne savions absolument pas ce que nous allions découvrir. Et bingo, quelle surprise ! Ajanta est au programme le premier jour. À flan de falaise, des grottes sont taillées directement dans la roche. À l'intérieur de ces grottes, des fresques peintes représentent la vie de personnages de la religion bouddhiste.



Des centaines de statues sont gravées un peu partout, sur les murs, sur les façades, sur les colonnes, sur les plafonds... Dingue quand on pense que certaines datent d'avant J.C. ! Et quel site ! Mieux vaut ne pas avoir le vertige.



Il fait chaud et le coin à l'air aride. En chemin, des singes viennent observer les visiteurs pour leur plus grand plaisir. Étrangement, pas beaucoup de touristes occidentaux ici, mais beaucoup d'Indiens qui visitent leur propre pays.


Le deuxième jour, nous visitons Ellora. Même si le chauffeur du bus nous dépose juste devant l'entrée du site, nous arrivons (et je ne comprend toujours pas comment !) à prendre la direction opposée et à marcher pendant 2km avant de nous rendre compte de notre erreur ahah ! Pas grave, ça nous a fait marcher. En plus, dans notre problème d'orientation, on entraîne un papy chinois qui cherchait lui aussi l'entrée. Le premier temple est tout simplement à couper le souffle !



C'est le plus gros bloc monolithique du monde et ses dimensions sont impressionnantes. Nous y passons un certain temps. Tout est sujet à une photo, alors, nous mitraillooons. J'ai pour ma part l'impression de visiter un mini-Angkor. Et sans cesse la même question nous taraude... comment ces bâtisseurs ont-ils fait ?! Et chacun y va de sa propre théorie. L'un d'entre nous avance même une hypothèse extraterrestre, mais je tairais le nom de l'auteur ahah. Nous continuons la visite des autres temples pendant environ 4h.



Pour rentrer, nous faisons malgré nous exception à la règle. Après avoir tenté de prendre un bus local sans succès, nous nous résignons à prendre un taxi 4x4... boite de nuit ! Musique de Bollywood à fond, fenêtres grandes ouvertes et 15 personnes entassées sont les 3 ingrédients qui nous permettent finalement de bien nous marrer sur ce retour. La journée est cependant loin d'être terminer. À notre retour à Aurangabad, nous récupérons notre linge propre, dinons, préparons nos sacs, partageons encore quelques discussions intéressantes avec des indiens au détour d'un parc, d'un hôtel et partons en direction de la gare.



Nous devons prendre deux trains pour gagner l'État de Goa... Le trajet devrait durer 18h30 nous annonce t-on au comptoir. C'est bizaaarre, nous avons un mauvais pressentiment...