- Thibaut -


Et si Mumbai nous était conté. Chaotique, sale, pauvre, immense... C'est ce que l'on voit immanquablement dans les reportages diffusés sur nos chaines en France. Capitale économique du pays et également ville la plus peuplée du pays, celle qu'on appelait Bombay de part son héritage portugais est devenue une mégalopole complètement hors de contrôle. Et c'est dans cette mégalopole que nous avons atterri un certain 21 janvier 2015.



Point de départ de notre long voyage, nous savions que le dépaysement serait grand... il a été total. Kloooong!! kloooong!! kloooong!! nous voilà propulsés au milieu d'un carrefour où ça déboule de tous les côtés, où les véhicules te frôlent comme des malades, où la signalisation n'est là que pour le décor et où les façades des immeubles bordant la chaussée sont noircis par la pollution. Allez, on se regarde, on hésite, on se regarde encore, on se lance ! Il va bien falloir qu'on arrive jusque la station de train de Branda West si on souhaite ensuite rejoindre le centre-ville.



Notre premier kilomètre s'est révélé être à la limite du voyage initiatique. Entre les enfants accrochés à nos bras et les autres nus dans les montagnes de déchets, on a vite percuté que l'on s'était trompé de chemin. En effet, on apprendra par la suite que nous étions allés près d'un slum, un bidonville comme il en existe malheureusement beaucoup à Mumbai.



Il est maintenant 12h30. Le train entre en gare. Après avoir pris soin de se positionner sur la partie du quai correspondant à la classe de notre billet de train, la seconde classe, nous montons à bord. Finalement, la réputation des trains indiens a plutôt été mise en défaut car le trajet s'est bien passé dans l'ensemble. Il est vrai que nous avions tous les deux reçus une excellente formation à Paris et à Milan avec les métros bondés aux heures de pointe (petite pensée spéciale à la ligne 13).



Du coup, la masse ne nous a pas impressionné. Petit détail qui a cependant son importance, les trains n'ont plus de porte depuis belle lurette. C'est pas plus mal, ça fait de l'air par cette chaleur. On s'approche un peu pour avoir une meilleure vue. Un charmant usager nous raconte alors en riant que tous les jours des gens tombent du train. Un frisson nous traverse le dos. Heu.. finalement, on ira s'assoir tranquillement au fond.


- Fabien -


Le petit déjeuner manqué commençant à se faire sentir, il nous fallait dénicher rapidement un endroit où se restaurer. Nous avons du trouver le juste milieu entre notre statut de touriste low-cost et se remplir assez la panse pour pouvoir tenir toute la journée. Heureusement, Mumbai grouille de petits commerces et street food, il suffisait de regarder autour de nous et de choisir. Nous n'allions pas tenter le diable dès le premier jour (notre estomac digère encore à la française...), nous nous sommes dirigés vers le plus populaire du quartier pour déguster un délicieux Pulao végétarien (à 25 roupies chacun, l'équivalent de 36 cts d'€ !). La viande attendra.



Assoiffés après avoir mangé notre premier repas épicé (de notre point de vue hein, pas celui des indiens) et déshydratés par l'humidité ambiante, nous étions à la recherche d'eau. Le problème de l'or bleue est récurrent en Inde. Rarement potable, elle est tout de même filtrée dans les restaurants et on en trouve facilement dans les épiceries et autres magasins. En revanche, nous avons reçu interdiction formelle de boire l'eau du robinet, sous peine de passer son temps entre les toilettes et le lit !

En ce qui nous concerne, nous avons trouvé une solution alternative :)



Les batteries rechargées, nos pas nous menèrent jusqu'au Chhatrapati Shivaji Maharaj Vastu Sangrahalaya (10 balles si tu le prononces correctement du premier coup !), le principal musée de Mumbai, où nous avons eu le droit à une initiation à l'Histoire de l'Inde ainsi qu'à la découverte des différentes ethnies et religions qui ont modelées le pays. C'est très complexe, mais ça valait le coup d’œil !



Nous avons ensuite continué notre route vers la pointe Sud de la ville où demeure depuis presque 100 ans la Porte de l'Inde (Gateway of India), une grande arche au bord de la mer, construite après la venue du roi Georges V et de la reine Marie en 1911.



Assez surprenant, tous les touristes ne pouvaient accéder à la place qu'en passant par un portique de sécurité (enfin, un pour les hommes et un autre pour les femmes. C'est souvent le cas ici), comme ceux qu'on retrouve dans les aéroports. Vu le nombre de touristes présents sur place (des indiens pour la majorité), autant dire que la file d'attente ressemblait à peu de choses près à celle du Pole Emploi en heure de pointe !


Malgré une certaine oppression urbaine (c'est pas tous les jours qu'on se balade dans la 6ème ville la plus peuplée au monde !), la population locale nous a donné une très bonne première impression. Nous avons eu quelques doutes au début quand les regards étaient figés sur nous, mais il suffisait d'esquisser un sourire pour en recevoir un en retour.



Ah oui j'oubliais : c'est assez comique quand un indien vient vous voir pour vous demander d'où vous venez, ce que vous faites ici, où vous logez et quand vous compter repartir...tout ça en 30 secondes. Ne soyez pas effrayés, c'est juste de la curiosité !


Nous effectuons un petit détour pour passer à coté de l'hôtel Taj Mahal (rien à voir avec le mausolée), aussi célèbre pour son caractère luxueux que par les attentats qu'il a subi en 2008, avant de rebrousser chemin et reprendre le train pour Bandra West.


Marie, qui a gentiment accepté de nous héberger pendant notre séjour à Mumbai, nous emmène dans un petit restaurant à deux pas de l'appartement. Au menu : butter chicken, un plat en sauce à base de poulet mariné servi avec des naan. Un vrai régal !! La viande n'aura finalement pas attendu longtemps...



La journée se termine, il est 4h30 du matin. Il est temps de rejoindre les bras de Morphée. Nous resterons finalement 5 jours à Mumbai avant d'aller découvrir Aurangabad et ses alentours.